Paul Lahana: "Pipopipette"

Avec une performance de Kathryn Marshall.

Sur une proposition de Mme Elena Cardin.

 


carton d'invitation


texte d'intention

Inspirés par les Récréations mathématiques d’Edouard Lucas, ouvrage en quatre volumes publié entre 1882 et 1894 consacré à la résolution de petits problèmes mathématiques, Paul Lahana et Kathryn Marshall transforment l’espace d’exposition en terrain de jeu. Si dans la plupart des langues il n’existe qu’un seul mot pour définir le jeu, en anglais il en existe deux : play et gamePlay est utilisé pour des jeux qui se déploient librement, tandis que gameindique un jeu codifié, structuré autour de règles bien précises. Le jeu, dans cette deuxième acception, rapproche la figure du joueur de celle du mathématicien qui, selon Lucas, partagent le même état d’esprit du fait d’être tous deux confrontés à une suite indéterminée de problèmes à résoudre d’après des conditions données.

 

Tels les pions du jeu de La Pipopipette, l’une des récréations du mathématicien français consistant en un jeu de jonction de points sur un papier quadrillé, les œuvres sont conçues comme des objets mobiles à déplacer dans l’espace en suivant des protocoles pré-définis par les artistes.

 

Parmi les pièces exposées, une sculpture en bois fait référence à un autre casse-tête mathématique de Lucas : Les tours d’Hanoï, jeu de réflexion dans lequel il s'agit de d'empiler des disques d'une tige en bois à une autre selon des règles bien précises. 

 

La fiction inventée par Lucas autour de ce dernier jeu, sous le titre Les brahmes tombent, raconte qu’au commencement du monde le Brahma enfila 64 disques d’or sur une des trois aiguilles de diamant plantées au sommet du grand temple Bénarès. Il donna ensuite l’ordre aux moines du temple de déplacer les disques de la première à la troisième en suivant un protocole de règles. Une fois le travail terminé, l’histoire veut que l’univers devait s’écrouler…

 

Les règles du jeu sont dévoilées à l’occasion du vernissage par Kathryn Marshall qui, à travers des gestes absurdes, paradoxaux et ne menant nulle part, fait rentrer le visiteur dans un espace en construction, pas encore complètement achevé dont elle explique le fonctionnement. Telle la cheffe d’un chantier en cours, l’artiste invite le spectateur à prendre part active au jeu, en suggérant d’autres pistes possibles de déambulation autour des œuvres, tout en questionnant les conditionnements et les rôles préétablis qui régissent le game à l’intérieur et à l’extérieur du plateau d’exposition.

 

Elena Cardin

 


VUES de l'exposition


Biographie de Paul Lahana

Né en 1988, vit et travaille à Paris.