Paul Duncombe : "tropismes".

Commissariat :  Catherine Pavlovic 


carton d'invitation


texte d'intention

" À travers une réflexion singulière portée sur les interactions entre les êtres humains et la nature, Paul Duncombe (né en 1987 à Caen) explore les différentes échelles du paysage. Ses recherches successives, sur les banquises du Labrador, les tempêtes en mer Celtique, les forêts boréales, ou encore les terres irradiées de Fukushima, visent les mécanismes contingents qui lient ces vastes territoires avec les créatures qui s’y développent et les éléments infinitésimaux qui les composent. À partir d’un travail photographique in situ puis de séries d’expérimentations méthodiques conduites en atelier ou en laboratoire, ses projets mettent alors en relation la simplicité apparente des oeuvres de la nature avec la technicité croissante des sociétés modernes. Du simple geste aux installations monumentales les plus complexes, entre performances, sculptures minimales et interventions sur site, son travail traverse les frontières et les disciplines. Que ce soit pour l’organisation d’une expédition sur les glaces du Piékouagami (Sur Fond Blanc, 2015) ou pour la production d’une oeuvre électronique expérimentale dans le Grand Accélérateur National d’Ions Lourds (Nova Stella, 2018), ses recherches l’ont mené à collaborer avec de nombreux artistes, ingénieurs et artisans mais aussi avec des biologistes, des géologues, des astrophysiciens, des guides de haute montagne ou encore l’armée, multipliant ainsi les points de vue et les expériences. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2014, Paul Duncombe développe et expose de nombreux projets en France et à l’étranger: Unicorn Center for Art (Beijing, 2018), 63ème Salon de Montrouge (Paris, 2018), Appareiller (Palais de Tokyo, Paris, 2017), Jeune Création 66 (Galerie Thaddaeus Ropac, Paris-Pantin, 2016), Sur Fond Blanc (Avatar - Coopérative Méduse, Québec, 2015), Sunken Wall (Kyoto Art Center, Kyoto, 2012). "

Paul Duncombe © Adagp, Paris, 2019 


" De la graine à la forêt, de l’océan à la goutte d’eau ou du désert au grain de poussière, je m’intéresse aux relations entre les éléments infiniment petits, les horizons lointains et les corps qui les habitent. À la recherche de ces liens complexes qui agencent entre elles les multiples réalités animales, végétales et minérales, j’examine les forces de la nature agissant depuis toujours sur les êtres vivants et les matières qui les enveloppent : temps, gravité, pression, frottements, manifestations éphémères ou variations progressives, je m’attache alors aux énergies universelles à la source des différents reliefs de notre monde, des objets qui le composent et des créatures qui le peuplent.

Dans mon travail considéré dans son ensemble, au-delà de l’interprétation artistique de ces phénomènes physiques singuliers ou de la simple étude des formes transitoires qui en sont l’expression dans la nature, j’expose un point de vue plus général sur l’idée de paysage perçu comme la synthèse d’une série d’événements contingents : rayonnement cosmique, mouvement de l’atmosphère, vent, chute d’un arbre, croissance d’un brin d’herbe, survol d’un insecte, oscillation d’un atome… Au terme de cette exploration, l’ensemble de la nature et des phénomènes qui l’animent peuvent alors être réduits aux trajectoires aléatoires de quelques particules, qui au hasard de leur long voyage donneront un instant au monde toutes ses formes et ses mesures.

Cette réflexion prend ses origines dans l’observation des mécanismes de transformation du paysage et dans la reconnaissance des empreintes laissées par l’Homme durant ce processus. En résistant ou en composant avec l’inéluctable déroulement du cours des choses, je questionne aussi le geste artistique, envisagé ici comme une perturbation vaine mais sublime de cet écoulement. Les découvertes inattendues ponctuant cette démarche sont examinées avec intérêt puis développées dans des réalisations plastiques où j’oppose le plus souvent l’effort de production et la matérialité du résultat. "

Paul Duncombe


Tropisme

 

nom masculin

1. Biologie: réaction d'orientation ou de locomotion orientée, causée par des agents physiques ou chimiques (lumière, pesanteur, humidité...).

2. Au figuré et littéraire: réaction élémentaire; acte réflexe très simple; force obscure qui pousse un groupe, un phénomène, à prendre une certaine orientation. 

 

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Exemple de fleur héliotrope à différents stades de son développement:

"Les tournesols" (1888) de Vincent Van Gogh.


 Au XIXe siècle, Charles Darwin a étudié avec son fils Francis la réaction des plantes à une perturbation environnementale. Ils ont par exemple éclairé latéralement des graminées qui venaient de germer et constaté qu'elles se courbent lentement, finissant par s'aligner sur la direction de la source lumineuse. On qualifie de tropismes (du grec tropein, tourner) de tels mouvements directionnels en réaction à une anisotropie du milieu. "

source: https://www.pourlascience.fr/sd/biologie-vegetale/percevoir-et-bouger-les-plantes-aussi-7822.php

 

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 Images de liseron: 

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Vues de l'exposition